Canal plus

J’imagine la scène, il y a maintenant quelques années, les créateurs de la chaîne cryptée française se sont réunis pour donner naissance à la bien nommée Canal Plus, sous-entendu plus de programmes, plus de films, plus de spectacles et plus chère aussi.

Ils ont dû réfléchir et se dire, pourquoi les gens sont-ils prêts à payer ? Le sport d’abord, le sexe ensuite puis éventuellement le cinéma et des programmes originaux. Des années plus tard, le sexe est en libre service sur internet comme la plupart des films et séries, les programmes originaux se sont essoufflés et l’actionnaire aujourd’hui majoritaire a jugé bon d’en modifier le ton et l’impertinence, de laisser partir sous d’autres cieux cathodiques les trublions à la réplique cinglante ou dérangeante.

Mais la vision de création reste juste, le sport est le plus grand terrain de jeu financier mondial, source de dépenses insensées et de revenus corrélés aux dites dépenses. Il y avait pourtant eu une alerte, lorsque les droits du plus grand championnat du monde (autoproclamé), à savoir le foot anglais, avait filé, à l’anglaise justement, chez la concurrence. De guerre lasse, Canal Plus, ou ce qu’il en reste n’a pas pu ou souhaité s’aligner sur le dernier appel d’offre pour les droits du championnat de France. Fin de l’histoire ? Impossible à prédire, ce qui est sûr, c’est qu’à moins d’un changement radical sur l’offre et les produits d’appel,on peut clairement hypothéquer l’avenir de la chaîne. Et c’est là que le problème dépasse largement Ronaldo et consorts, parce qu’en France, Canal Plus mérite bien son plus dans son large apport à la création, au cinéma, à l’animation, à sa présence auprès des producteurs pour soutenir le paysage audiovisuel français.

Bien sûr, il y a encore du signal sur le canal mais la production d’images françaises ne peut sans doute plus attendre de Canal Plus qu’elle joue les sauveurs, les Messi(e). Probablement un changement d’ère, d’époque, de manière, de forme, une évolution, avec comme dans toute évolution sa sélection naturelle. Souhaitons alors que la perte du football ne signe pas la fin d’une forme de diversité et qu’un nouvel équilibre pourra voir le jour, quelque chose que l’on pourrait appeler la glorieuse incertitude du sport…

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