Je ne serai jamais académicien
C’est une évidence mais il est bon de le rappeler parfois. Non, je ne serai jamais académicien. Pas un des sages, immortels, de l’Académie Française, non, je parle là de l’Académie des Oscars. Celle qui décerne les prix, celle qui décide de la valeur, de la qualité d’un film, d’un acteur, d’une actrice et même d’une musique. A dire vrai, je n’ai absolument aucune idée du mode de désignation des membres de la dite Académie. Je pense qu’un tour sur Google me donnerait la réponse assez rapidement mais vu que je n’envisage pas de postuler, je reporte ma recherche à une date ultérieure.
Toujours est-il que la cérémonie, après une légère cacophonie, a fini par consacrer Moonlight comme meilleur film. Je dois donc bien me résigner à admettre que je ne comprends pas grand chose à ce qui fait un bon film. J’ai bien dû passer à côté de l’essentiel le jour où je l’ai vu. Mais sans ironie aucune, je suis loin d’avoir la culture cinématographique de ceux qui ont consacré ce film, dans la presse comme aux Oscars. Il y a quelque chose de l’air du temps, de sociétal aussi je crois dans l’attribution d’un prix, voire même pour cette année particulière (règne de Trump an 1) quelque chose de politique. Puisse Ali Mahershala avoir raison quand il espère devoir sa statuette à son talent et non à sa religion.
Quoi qu’il en soit, je reste intimement convaincu que le temps donne ou redonne à chaque chose sa place, à chaque œuvre sa dimension, il y a eu tellement avant et il y aura tant après. Qui se souvient de l’Oscar du meilleur film de 1984, « Terms of Endearment », en français « Tendres Passions » ? Film brocardé dans toute l’Europe à sa sortie, distingué uniquement sur le continent américain à l’époque puis, progressivement réhabilité en Europe. L’histoire d’un film, d’un moment, d’une gloire à l’épreuve du temps.
Bien malin qui pourra prédire le destin de Moonlight et parallèlement celui des autres nommés, sa résistance au temps, son évaluation au regard d’une œuvre cinématographique globale. Il doit être très difficile finalement d’écrire une part de l’histoire du cinéma de manière instantanée, sans recul et c’est le jeu des divers prix et récompenses. Jeu pour lequel je ne suis pas fait, ça tombe bien me direz-vous, on ne me demande pas. Non définitivement je ne serai jamais académicien.
Nathanaël
Il y a parfois comme une sorte d’amertume dans cette cérémonie.
Je rêvais intimement que « Ma vie de courgette » soit oscarisé, mais non, Zootopia l’a été.
J’ai adoré Zootopia, mais j’espère toujours que ces oscars soient remis à des oeuvres qui dépasse la tendance et honore / félicite le risque ou la différence.