Un mâle, des maux…

De temps en temps, comme en ce moment, il y a des signes, forts, massifs qui viennent rappeler l’existence de faits que l’on oublie volontairement ou pas. Ces signaux médiatisés, repris, tournés en boucle ne sont souvent que la partie saillante et visible d’un mal bien plus profond et tellement ancré dans nos modes de pensées qu’il faudra bien plus pour s’en défaire que quelques annonces sous le coup de l’émotion.

Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, il y a parfois dans la sur-médiatisation une forme de bouclier, de protection, une manière de faire bonne conscience, voire même de donner en pâture quelques coupables spectaculaires afin de se justifier pour toutes les autres fois. Cependant, un peu, soit-il trop spectaculaire, reste mieux que rien, que le silence ou le déni.

Quand, à la rentrée, une jeune femme s’est présentée au concours d’entrée de la classe de composition de musique à l’image, je me suis réjouis. Non pas pour des raisons de chiffres et de statistiques mais au nom d’un combat bien plus ancestral. Il y a un phénomène de fond dans notre société ridiculement patriarcale qui insidieusement depuis des siècles sous-tend l’idée que l’homme est bien supérieur à la femme. Il faut beaucoup plus à une femme, plus d’énergie, de volonté, de foi, de soutien pour croire qu’elle peut le faire, qu’elle peut essayer au même titre qu’un homme.

L’égalité des sexes ne peut se résumer à des raisonnements simplistes comme quoi l’homme ferait bien de laver le linge et la femme de porter des pianos pour ne citer que quelques poncifs entendus ci ou là. Je crois qu’il y a quelque chose de coriace qui traine dans notre société, dans les bas fonds de nos pensées, nos éducations, notre enseignement.

La musique déroge assez peu à la règle et charrie son lot de sexisme navrant, de manque de reconnaissance, de dédain. Le nombre de filles qui se présentent au concours d’entrée chaque année n’a finalement pas d’importance, ce qui compte c’est d’avoir l’assurance que toute personne, homme ou femme, mais surtout femme, ne se sente pas insidieusement ou ouvertement empêché de tenter, d’essayer sous couvert d’une idéologie discriminante.

A l’heure où l’on s’émeut du sort des animaux maltraités, où l’on parle bien-être, énergie, pénibilité au travail et tout autre sujet qu’il ne s’agit pas de négliger, je reste intimement persuadé que l’on aura fait une grande avancée visible justement sur de nombreux terrains en remettant profondément en cause la vision de nous-mêmes, mâles au sein de notre société.

Nathanaël

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